Ringard, le féminisme ?
Les nouvelles féministes ne sont pas aigries, elles ne tirent pas une tronche jusque par terre. Elles ne brulent plus leurs soutiens-gorges depuis belle lurette, elles n’engueulent pas tous les machos qui passent, les yeux injectés de sang et le poing levé.
Elles parviennent même à rire devant « Qui veut épouser mon fils ? » (et pourtant, c’est loin d’être évident). Les nouvelles féministes ont les cheveux propres. Du moins la plupart, ce n’est pas une condition obligatoire non plus.
Plus dingue, certaines se maquillent, et même se parfument. Parce que, franchement, l’oppression d’une société de consommation patriarcale les soumettant aux diktats de la jeunesse/beauté/minceur, elles s’en tapent les roubignoles (pardon, elles s’en tapent la foufounette).
C’est juste qu’elles trouvent que le rose aux joues et le noir aux yeux, ça leur plait bien, à elles, et que ça leur permet de faire la fête deux fois plus sans que cela se voit trop le lendemain au bureau.
Et puis, tant qu’on y est, si elles veulent mettre 10 centimètres de talons pour voir le monde de plus haut, elles le feront. Elles s’en foutent un peu qu’on les appelle ingénieur ou ingénieure, agent ou agente, cheminot ou cheminote, ce qu’elles veulent, c’est le même salaire.
Et là, il y a encore du boulot (c’est le cas de le dire) : en moyenne, en Belgique, une travailleuse gagne 10% de moins par heure qu’un travailleur.
Dans 62 % des entreprises cotées en bourse, on ne trouve aucune femme dans le conseil d'administration (1). Et puis, il y a des choses qui les révoltent : les violences faites aux femmes, l’excision des petites filles, les atteintes à la liberté de disposer de son corps, le retour en force des anti-IVG, le sexisme ambiant, etc.
Et pour ça, les nouvelles féministes veulent se battre. Car tous les combats ne sont pas encore gagnés. Mais la guerre, ce n’est pas contre les Hommes qu’elles la mènent. C’est pour l’égalité. Comme leurs aînées, le côté décomplexé en plus.
(1) Selon les chiffres de l’Institut pour l’égalité des femmes et des hommes (2008).