Emancipation de l’individu et accès à la culture

Publié le par www.levraipeuple.be


 

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La première finalité du socialisme est de contribuer à l’émancipation de l’individu, seule susceptible de lui assurer autonomie, liberté et accomplissement de soi.


Cet objectif d’émancipation peut, bien entendu, revêtir une forme matérielle : l’octroi d’un salaire décent aux travailleurs est indispensable pour mener une vie digne. Mais il revêt également une dimension d’ordre intellectuel. Le droit pour chacun d’accéder à la culture participe, à n’en pas douter, de cet enjeu.


Des accès à la culture


Tout d’abord, l’accès à la culture suppose de disposer des moyens financiers nécessaires pour jouir de l’offre culturelle disponible, pratiquer tel ou tel art en amateur, participer aux activités de la vie associative. L’action culturelle publique se donne donc pour mission de supprimer au maximum les obstacles de nature pécuniaire qui touchent prioritairement les moins nantis. Ces dernières années de nombreuses initiatives ont été prises en la matière, comme l’ouverture gratuite des musées conventionnés pour les écoles,  l’émission de chèques culture, le refinancement de l’Article 27, ou le soutien à Arsène 50 qui propose des places de spectacles à prix réduits.


L’accès physique des lieux culturels doit, lui aussi, être garanti pour tous, y compris pour les personnes à mobilité réduite. Désormais, les infrastructures culturelles construites avec le soutien de la Communauté française intègrent des normes strictes qui répondent à leurs besoins.


Supprimer les barrières financières et physiques n’est pas encore la panacée. Un pourcentage non négligeable de citoyens considère que l’offre culturelle ne l’intéresse pas et qu’elle est élitiste. Il est essentiel de former les publics à comprendre et être touchés par les langages artistiques. Il va sans dire que l’école joue un rôle primordial à ce niveau. Des mesures concrètes ont été adoptées dans le but de soutenir les projets culturels et artistiques dans l’enseignement en complicité avec des artistes ou des organismes culturels. De même, le récent décret relatif aux bibliothèques publiques invite les bibliothécaires à développer des démarches proactives pour toucher de nouveaux publics.


Les arts, très souvent, nous poussent à penser le présent dans sa complexité et nous aident à comprendre les autres. Ils renforcent  notre humanité, notre solidarité, notre conscience citoyenne. Les associations reconnues dans le secteur de l’éducation permanente agissent aussi pour éveiller notre prise de conscience et notre connaissance critique des réalités sociétales. Par leurs activités, formations et publications, elles développent nos capacités d’analyse, notre aptitude à assumer plus de responsabilités au niveau social, économique, culturel et politique. A côté de la démocratie représentative, leur action participe réellement à instaurer une véritable démocratie culturelle, rempart contre les extrémismes de tous poils.


Une culture plurielle


Chacun est porteur d’une histoire, d’une mémoire, d’une culture propre. Le travail de la culture est de partir du singulier et de l’éveiller à l’universel. C’est ce à quoi veillent les organismes culturels, en prenant en considération les réalités des populations qui vivent où ils sont implantés. Les centres culturels sont de bons exemples à cet égard car, plus que d’autres, ils ont pour mission de former les publics, de participer à l’éducation citoyenne et de favoriser le mieux vivre ensemble. Acteurs de proximité, ils ont tous leur identité propre, leur couleur selon l’environnement dans lequel ils sont ancrés. Très généralement, ils se révèlent être de précieux outils de démocratisation de la culture et proposent aux écoles une programmation à destination des jeunes publics de grande qualité. Disséminés aux quatre coins de la Wallonie et de Bruxelles, ils constituent un réseau dense de plus d’une centaine d’implantation.


L’accès à la culture doit également être assuré pour les artistes eux-mêmes.  La création artistique est soutenue au travers de bourses (à l’écriture d’un roman ou d’un synopsis d’un film notamment), d’aides aux projets (telles que la production d’un spectacle ou l’organisation d’une exposition d’art plastique), de prix et d’aides à des institutions.


Si le soutien aux artistes professionnels est important, les pratiques artistiques en amateur doivent également être soutenues, afin de permettre à tout citoyen qui le souhaite d’exprimer sa créativité.

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Pour renforcer encore l’accès de tous à la culture


Malgré ces nombreuses initiatives, l’objectif d’un accès de tous à la culture est loin d’être pleinement rencontré et les efforts doivent être intensément poursuivis. Cette exigence vaut en particulier pour les disciplines artistiques émergentes : la musique électronique, les cultures urbaines, le street art, la webcréation, etc. Les efforts doivent également touchés les jeunes créateurs qui oeuvrent dans des secteurs qui apparaissent aujourd’hui comme des opportunités en termes de développement économique, tels le design ou la mode.


En définitive, l’action culturelle est toujours à repenser en fonction des évolutions sociales, technologiques, artistiques. Cet aggiornamento est capital. Le fil rouge est et doit rester l’émancipation de chacun par l’accès aux savoirs et la culture. C’est ainsi que nous préserverons la démocratie, la justice sociale et la solidarité.  

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